[Voyage du Président François Mitterrand dans la Drôme]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP01134 007
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique François Mitterrand sera en visite dans la Drôme [le 19 février 1988] où il se rendra à Suze-la-Rousse en début d'après-midi puis à Saint-Paul-Trois-Châteaux. C'est la troisième fois en trois mois que le Président de la République fait une visite officielle dans la région Rhône-Alpes, celle qui compte un candidat à l'élection présidentielle... Après la Loire où il était notamment l'hôte de son ancien ministre Jean Auroux à Roanne, et de Jacques Badet à Saint-Chamond. Après l'Isère où son vieux compagnon de route Louis Mermaz l'a accueilli à Vienne, et où Paul Chenguelia lui a fait inaugurer le lycée "La Pléiade" de Pont-de-Cheruy, le voilà qui se rend à nouveau chez l'un de ses plus fidèles amis, le député-maire de Suze-la-Rousse, Henri Michel. Il est d'ailleurs un habitué des lieux et, [le 19 février] après-midi, la partie officielle du voyage présidentiel ne commencera qu'après le déjeuner, privé, que le chef de l'Etat aura pris chez son ami. D'habitude lorsqu'il vient passer un moment de détente chez le député socialiste, François Mitterrand se cantonne au domaine privé. Cette fois-ci, cultivant à la fois le look et la cohabitation, il va visiter vignobles et truffières, université du vin et mairie rénovée. Voilà pour l'image. Quant à la cohabitation, elle aura elle aussi son tribut, puisque le Président se rendra à Saint-Paul-Trois-Châteaux dans une commune qui compte six conseillers municipaux de gauche sur vingt-neuf, et dont le maire, Marcel Gony, qui se considère comme "apolitique", se défend d'avoir invité son hôte. "Je ne l'ai pas invité, on m'a dit qu'ils venait, alors je l'accueillerai avec les honneurs et le respect du au Président de la République. Il quitte sa capitale pour venir dans celle du Tricastin, alors je le reçois." Et de mettre en avant un certain pragmatisme : "Tout ce qui permet de faire de la publicité pour notre région est une bonne chose, cela fera parler du Tricastin, ce sera donc une bonne chose." Non, le maire n'évoquera pas de sujets politiques : "Je lui parlerai du pays puisque je le reçois, en touriste." Ce qui ne l'empêche tout de même pas de rêver : "Il est bien évident que s'il choisissait Saint-Paul-Trois-Châteaux pour annoncer sa candidature à la présidence..." Source : "Mitterrand dans la Drôme" / J.P. [Jeanine Paloulian] in Lyon Figaro, 18 février 1988, p.2.
historique De Suze-la-Rousse à Saint-Paul-Trois-Châteaux, de la Coopérative viticole à l'Université du vin, jusqu'aux mairies des deux villages, un leitmotiv : "Je suis déjà venu vous voir au tout début de mon septennat. Aujourd'hui, je vous rends visite à nouveau". François Mitterrand a effectué [le 19 février 1988], dans le département de la Drôme, une visite semi-officielle et semi-privée, qui l'a tout d'abord conduit chez Henri Michel, le député-maire de Suze-la-Rousse, pour un déjeuner privé. La truffe et le côte-du-rhône étaient à l'honneur, dans le menu comme dans la visite officielle qui devait suivre. Dans les vignobles de Suze-la-Rousse tout d'abord, sous le soleil et le mistral, le président de la République s'est intéressé à la taille des ceps de vigne. A la Coopérative viticole du même village ensuite, François Mitterrand a rappelé que, lui aussi, "était né entre les rangs de vigne, mais dans le pays du Cognac" et qu'il se sentait ainsi "vite à l'aise entre les pieds de vigne des côtes-du-rhône". Là, le président a abordé succinctement la question de l'économie viticole, en se réjouissant de la grande réussite commerciale et de la qualité des produits élaborés dans la région. Au château de Suze, qui accueillie dans ses murs la célèbre Université du vin, c'est le président socialiste du Conseil général qui a accueilli le président de la République, en lui offrant une corbeille de produits locaux. Portrait de la Drôme, mais aussi allusion plus politique de Rodolphe Pesce : "Face à ces réalités, la Drôme agit par ses élus, ses responsables administratifs et associatifs, dont beaucoup sont réunis dans cette salle". Mais on a abordé également les questions de décentralisation et les différentes étapes des gestions socialistes de Pierre Mauroy et Laurent Fabius. Et de conclure : "Si vous le souhaitez, avec la confiance renouvelée des Français, que vous puissiez poursuivre cette tâche pour que vive la Drôme, et que vive la France". François Mitterrand devait, à son tour, évoquer discrètement les prochaines échéances électorales : "J'étais venu pour mon premier voyage après l'élection présidentielle. Cela n'a pas valeur de symbole. Ce n'est pas parce que j'ai commencé là que je finirai là. D'autant plus qu'il reste quelques semaines avant la prochaine élection présidentielle" avant de rencontrer son ami Henri Michel, entouré par son conseil municipal, à la mairie de Suze. "De temps à autre l'occasion m'est donnée de visiter les Français chez eux. Le Président doit s'informer, connaître, approcher et rencontrer. De toutes ces expériences, je peux tirer une idée de ce qui fait la France aujourd'hui". Voilà pour le but officiel de la visite. Mais comme elle comprenait aussi une partie privée, le président s'est entretenu pendant une quinzaine de minutes avec le maire et les élus. Avant de rejoindre, toujours accompagné par Henri Michel, pour la dernière étape de la journée, la mairie voisine de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Là, c'est le thème de la cohabitation qui devait dominer, puisque le maire du village, M. Gony, se présente comme élu "Divers droite". Mais s'il recevait [le 19 février] le président de la République, ce n'était pas à sa demande expresse, mais simplement pour rendre les honneurs dus au magistrat suprême de la République, sans oublier non plus que la visite est une bonne occasion de faire parler de la région et du Tricastin. Bref échange de discours où le local domine volontairement le politique, par volonté commune du maire et du président. L'heure était alors venue pour François Mitterrand de conclure sa visite drômoise par un bain de Foule, jusqu'à la "Maison de la Truffe", où les traditionnels cadeaux régionaux devaient lui être remis. Source : "Mitterrand dans les vignes" / Catherine Lagrange in Lyon Figaro, 20 février 1988, p.2.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 80 négatifs.

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